Depuis 2021, l’informatique quantique suscite beaucoup d’espoir. Dont celui de parvenir à sauver la planète. En effet, nombre de chercheurs tentent de savoir comment les ordinateurs quantiques contribueront à relever les défis du changement climatique. Mais si l’informatique quantique est de plus en plus présentée comme une technologie décisive dans la lutte contre le réchauffement climatique, devrions-nous tempérer notre optimisme ?
Comment définir ce qu’est l’informatique quantique ?
Selon Olivier Ezratty, consultant en nouvelles technologies, l’informatique quantique est une nouvelle technique de calcul informatique qui s’appuie sur des propriétés physiques de la matière à l’échelle nanoscopique. Pourquoi a-t-elle été inventée ? Richard Feynman, physicien américain ayant obtenu le prix Nobel, l’a inventé dans le but de pouvoir simuler la nature sur un ordinateur. Chose impossible sur un ordinateur traditionnel.
Et cela fait quelques années que l’informatique quantique se présente comme une promesse des plus enthousiasmantes. Celle d’un futur où nous pourrons prédire finement les propagations épidémiques ou encore identifier les signes avant-coureurs des catastrophes naturelles. Mais c’est aussi la promesse d’une avancée majeure dans les domaines de la recherche, de la médecine… et dans la résolution des problèmes environnementaux !
L'informatique quantique mise au service de la planète
Tout le monde en est bien conscient : une grande partie de la civilisation demeure tributaire des énergies fossiles. Et même si nous constatons une nette accélération dans le développement des énergies propres, force est de constater que le mal est fait. Chaque jour, la quantité de CO2 présente dans l’atmosphère croît, sans aucun signe de ralentissement. S’il n’est pas éliminé, le dioxyde de carbone déjà présent continuera à faire des ravages pendant des siècles.
A ce titre, diverses entreprises dont Volkswagen, EDF, Total ou encore Airbus, défendent la place déterminante que prendra cette technologie dans la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, de nombreuses possibilités d’utilisation émergent autour de l’informatique quantique. En ce sens, l’une des solutions phares envisagées pour freiner les effets du réchauffement climatique serait de capturer le carbone atmosphérique. Autrement dit, il s’agit d’extraire le Co2 de l’air et le stocker.
Est-il possible de capter du Co2 grâce à l’informatique quantique ?
L’absorption chimique par les amines est aujourd’hui la seule technologie disponible pour capter des millions de tonnes de CO2 par an. Au-delà du seul bilan carbone, l’analyse du cycle de vie de ce type de captage remet en question son bénéfice environnemental réel. Il en découle un besoin essentiel en termes d’étude et d’optimisation de ces procédés de captage de Co2. C’est pourquoi des chercheurs du National Energy Technology Laboratory et de l’University of Kentucky aux Etats-Unis, essayent de déployer un algorithme pour identifier de meilleurs composés pour une capture plus efficace du carbone.
En effet, les technologies existantes en sont encore à leurs premiers stades de développement, les plus prometteuses impliquant une classe de composés appelés “aminés”, dérivé de l’ammoniac. D’où l’importance d’identifier les meilleurs composés pour une capture plus efficace du carbone. Et ainsi de disposer d’un algorithme rapide capable de cibler des milliers de nouvelles molécules et structures. A l’heure actuelle, le procédé aux amines est l’unique technologie disponible pour capter des millions de tonnes de Co2 par an.
Est-ce une solution pérenne face au réchauffement climatique ?
Si les spécialistes s’accordent pour dire que l’informatique quantique est une solution face aux problèmes liés au réchauffement climatique, il restent prudents. Et surtout réalistes. Le risque principal lié à cette technologie étant qu’il faudra attendre une décennie avant qu’elle ne commence à tenir ses promesses. Si elle y parvient… Et face à l’urgence climatique, cela est beaucoup trop long. L’informatique quantique est donc davantage considérée comme un outil pour aider les efforts environnementaux à long terme.
A l’heure actuelle, les efforts doivent s’intensifier pour construire des ordinateurs quantiques à grande échelle capables d’exécuter des algorithmes utiles. Aussi les gouvernements et les entreprises investissent-ils massivement dans cet objectif. Et ce ne sont pas les activités qui manquent. Mais pour atteindre des résultats probants, les groupes de recherche quantique doivent à leur tour se concentrer sur le climat. A savoir que la technologie ne pourra pas nous sauver du réchauffement climatique, mais bien l’atténuer.
Avec de grands entreprises sur le coup, l’informatique quantique apparaît aujourd’hui comme une solution envisageable pour résoudre les problèmes liés au réchauffement climatique. Pour autant, ce ne peut pas être la seule piste à envisager. Elle ne nous dispense donc pas d’agir le plus possible maintenant.
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