Histoire du freelancing : origines et évolutions

Depuis plusieurs années, le freelancing a le vent en poupe. A tel point qu’il bouleverse la nature même du travail. Or, comme souvent avec la langue du 21e siècle, cette nouvelle pratique s’est cristallisée dans un anglicisme. De par l’histoire, nous avons arbitrairement décidé de réduire freelancer à freelance. En vertu de cette langue vivante internationale, nous simplifions et abrégeons afin d’assurer une compréhension mutuelle.

Il en résulte un paradoxe intéressant : tout le monde sait ce qu’est un freelancer, mais personne ne sait vraiment ce qu’est un freelance. Pour cause, ce terme est plus polysémique que jamais. Quelles sont ses origines ? Son histoire ? Rejoignez-nous pour une petite virée à travers le temps afin de découvrir son histoire !

Histoire du freelancing : la genèse

Bien des mots gèrent avec brio leur polysémie. Mais attention, le voyage généalogique à travers l’histoire d’un terme reste souvent riche d’enseignements. Il faut donc retracer l’histoire du mot, pour savoir ce qu’il a à nous apprendre, et laisser libre cours à notre curiosité naturelle. L’expression « freelancer » nous vient du Moyen Âge. Il désignait les franc-tireurs, des soldats qui offraient alors leurs services au roi, en échange d’une rémunération.

Ils provenaient souvent d’armées vaincues lors de batailles précédentes et donc libres d’offrir leurs services à n’importe qui. Ces soldats sont plus connus sous le nom de condottiere. L’un des plus célèbres est Wallenstein. Ce vaillant chef d’une armée de plus de 120 000 hommes avait offert ses services à l’empereur Ferdinand II d’Autriche. Pour autant, les premières occurrences du terme évoquent la même chose : des soldats à louer, des mercenaires désignés par leur arme, une lance.

L’apparition du terme freelance

L’origine du terme de Freelancer est double : germano-française. Au début des années 1800, ce terme était scindé en deux : free et lance. La première partie, « free », signifie aimer en allemand, tandis que la seconde, « lance », signifie lancer quelque chose avec une certaine force en français. Le jumelage de ces deux termes évoque plusieurs interprétations : certaines relient le terme free au concept de liberté, et d’autres au concept de bonheur. Puis, l’espace a été substitué par un trait d’union « free-lance » vers 1920.

Dans les années 1970, le mot « freelance » faisait définitivement son apparition. Dès lors, il a quitté la scène militaire pour gagner le monde des affaires. Il s’utilise au choix comme un nom, un verbe ou un adjectif. Au cours de l’histoire, le terme « freelance » a désigné toutes sortes de personnes indépendantes et non affiliées, allant des politiciens aux militaires en passant par les journalistes. À première vue, cela rejoint la vision moderne que nous pouvons avoir du freelancing.

Histoire du freelancing : premières pratiques

C’est aux États-Unis que le freelancing trouve ses racines, grâce à Jack Nilles et Franck Schiff. À l’époque, Nilles l’appelait « télécommunication ». Dans les années 1970, les transports publics étaient encore peu développés dans les villes. Les populations des zones rurales ne pouvaient donc pas travailler dans les métropoles. Grâce à l’invention du téléphone en 1876, déjà disponible dans les bureaux américains, tout change. Dès lors, Nilles songe à faire du téléphone la riposte aux problèmes de transport. Ainsi est né le concept de travail à domicile via le téléphone.

Grâce au développement d’Internet à la fin des années 1960, ces travailleurs se connectèrent les uns aux autres en vue de réaliser un travail particulier. Et pourtant, c’est l’article « working from home can save gasoline » de Frank Schiff, alors à la tête du Comité pour le développement économique, qui va véritablement impulser le freelancing aux Etats-Unis. Il présente ici tous les avantages du travail à distance. L’histoire ne s’arrête pas là : Gil Gordon, expert en recrutement, participe à l’essor du télétravail via la mise en œuvre du freelancing dans plusieurs agences gouvernementales.

Histoire du freelancing : post-Internet

Par la suite, la révolution d’Internet et son utilisation croissante ont créé le freelancing que nous connaissons aujourd’hui. À partir de la seconde moitié du XXe siècle, ces travailleurs indépendants sont en constante augmentation compte tenu de l’apparition de nouveaux métiers. La majeure partie de leur activité est basée sur des prestations intellectuelles. Il s’agit d’une catégorie de travailleurs encore mal définie : ces derniers ne dépendent pas d’une même profession, encore moins d’un même secteur, mais plutôt d’un même statut, celui de travailleur indépendant.

Puis survint la crise de 2008. Or, ce sont justement ces travailleurs précaires qui furent les plus affectés, avec l’effondrement de leurs revenus. Sans autre choix que d’affronter un marché sans aucune protection sociale ou presque et la perspective d’une retraite à la limite de la pauvreté, ou inexistante. Pour la première fois, ces difficultés ont fait naître un mouvement social inédit : des freelances de tous horizons se sont rassemblés pour défendre collectivement leurs droits, et notamment revendiquer leur pleine appartenance au monde du travail.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

De nos jours, presque tout le monde a accès à l’internet. Il est ainsi devenu très facile pour des freelances de se connecter avec des clients. Alors que le nombre de freelances ne cesse de croître, les plateformes de travail en freelance aussi. En conséquence, la concurrence sur le marché est plus rude que jamais. Ainsi, les freelances peuvent explorer les différentes plateformes et les clients peuvent rechercher les plateformes qui ont les tarifs les plus bas.

Jadis, les outils d’un freelance étaient donc des chevaux et des armes. Aujourd’hui, il s’agit d’ordinateurs portables et de smartphones remplis de données, avec l’accès à Internet. La démocratisation de ce nouveau statut de freelances a rebattu les cartes dans le monde du travail, désormais trop archaïque. Beaucoup de salariés deviennent freelances, pour les nombreux avantages que cela confère : autonomie complète dans l’organisation de son travail, possibilité d’une augmentation régulière de ses revenus, absence de contraintes relatives à une quelconque hiérarchie, etc.

Le freelancing, porteur de nombreuses perspectives

Les perspectives d’évolution du monde travail sont nombreuses. Selon la note de recherche du réseau international et think-tank RGCS « Le futur du travail en 2030 : quatre atmosphères ? », il existe quatre visions futures pour le monde du travail. Parmi lesquelles, se trouve l’hypothèse d’un freelancing hyperdéveloppé.

Dans notre monde actuel, il existe énormément de paradoxes déterminants pour ces prévisions futures : la multiplication des politiques économiques face à la hausse des qualifications et la persistance d’un chômage de masse, la mobilité et le télétravail face à la sédentarité, la flexibilité et l’autonomie face à la précarité, la liberté face à la sécurité, l’autonomie face au contrôle, la digitalisation face à la corporéité, etc.

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