Tout le monde connaît les emojis, mais pas l’histoire des emojis. A leurs débuts principalement utilisés par les adolescents, ils font désormais partie de la majorité de nos échanges. Ils sont même de plus en plus courants dans le cadre professionnel. Coordonnés par le Consortium Unicode depuis 1995, ces petits pictogrammes ont bien évolué depuis leur création à nos jours.
Maintenant, nous avons l’embarras du choix, avec 45 fois plus d’emojis qu’il y a 25 ans. Nous en utilisons tous, presque tous les jours. Pour presque tous nos échanges. Jusqu’à les faire devenir politiques et porteurs de messages sociétaux. Mais alors, quelle est l’histoire des emojis ? Leurs débuts et évolutions ? Focus sur l’histoire des emojis de leur création à nos jours.
Fin des années 90 : le passage des smileys aux emojis
En 1972, sont apparus les smileys. Tout simplement, des petits visages symbolisés par des caractères d’imprimerie : « 🙂 ». Il fallait alors pencher la tête sur le côté pour les décoder. Ensuite, avec l’évolution de l’ordinateur vers 1990, sont apparus les smileys graphiques : émoticônes, contraction d’émotion et d’icone.
C’est en 1997 que les émojis ont été créé par l’entreprise SoftBank Mobile. Afin de répondre aux problèmes de communication engendrés par l’essor de l’utilisation d’emails. Habituée à rédiger de longues lettres personnelles, la population se retrouvait alors perdue face à l’ambiguïté des sentiments exprimés par leurs interlocuteurs dans les emails. Courts et brefs de nature.
Leur véritable ascension, dans l’histoire des émojis, commence en 1999. Lorsque l’opérateur téléphonique japonais NTT DOCOMO fait appel au designer Shigetaka Kurita pour créer de nouveaux emojis de 12×12 pixels. Alors leader sur le marché des téléphones portables au Japon, ils voulaient se différencier de la concurrence. Dans le but de réellement faciliter les échanges et la transmission d’informations de manière concise. Ce sont ces emojis-là qui sont considérés comme les véritables premiers.
Que signifie le terme emoji ?
Lors de la création des emojis, les kaomojis tels que (´。• ᵕ •。`) existaient déjà. Mais ils prenaient trop de temps à taper. Il fallait donc trouver une méthode plus simple. C’est ainsi, que Kurita crée les 176 premiers emojis, représentant une variété d’émotions humaines. Avec comme inspirations sa propre enfance ainsi que les mangas. Le terme emoji vient de « e » pour image et « moji » pour lettre/mot. Signifiant « image lettre/mot ».
Dans les faits, les emojis sont comme un alphabet. Il ne faut pas confondre emojis et émoticônes. Puisque chaque symbole emoji correspond à un code informatique, appelé point code. Le but de ce code était de permettre à tous les ordinateurs et smartphones, quels que soient leurs marques, d’afficher les mêmes emojis. Bien que chaque fabriquant ai choisi de personnaliser les emojis pour que ceux-ci correspondent toujours à leurs univers.
L’essor des emojis dans les années 2000
Au début des années 2000, 30 émoticônes sont introduits avec la sortie de MSN Messenger 6. Précurseurs des emojis, ils faisaient alors partie de leur stratégie pour rendre le programme plus personnel. Quant aux emojis, ils sont véritablement adoptés par tous au milieu des années 2000. Les utilisateurs pouvaient en créer ou choisir ceux déjà existants afin de communiquer plus graphiquement avec leurs interlocuteurs. En parallèle, Google convertit les emojis japonais en code à usage privé Unicode.
En 2009, Google lance la fonctionnalité Gmail Labs « Extra emoji ». Un module complémentaire permettant d’accéder à plus de 1 200 emojis. Bien qu’ils soient alors encore appelés, à tort, émoticônes. Il faudra attendre 2011 pour que le phénomène emojis décolle réellement à l’échelle planétaire. Notamment lorsqu’Apple prend la décision d’intégrer ces émoticônes à la version 5 de son système d’exploitation. Par l’intégration d’un clavier Unicode emoji à ses devices.
Une popularité en hausse à partir des années 2010
Depuis 2010, les emojis font partie du langage Unicode Standard. Leur popularité est d’abord portée par les jeunes générations. Les adolescents et jeunes adultes notamment. Mais, au fil du temps, le phénomène prend une dimension intergénérationnelle. Tout le monde fini par les utiliser dans leurs communications. Sur cette lancée, le Museum of Modern Art, MoMa, de New York, rachète les 176 premiers emojis afin de préserver les débuts de ce langage universel dans l’histoire.
Leurs usages en forte croissance interpellent alors les experts du langage et de la sémiologie. Car leur démocratisation dans nos communications courantes remet en question nos façons traditionnelles de communiquer. Les emojis pouvant s’apparenter à des onomatopées, interjections ou encore des néologismes tels que « lol ». En parallèle, un wikipedia des emojis sera créé par Jemery Burge, historien des emojis, appelé « emojipedia ». Et en 2014, il créera également la journée mondiale des emojis.
Mais de nos jours, qu'en est-il des emojis ?
Les adolescents, fervents utilisateurs des emojis, ont désormais grandi. Ils travaillent. Apportant avec eux leurs habitudes en entreprise. Démocratisant considérablement l’usage des emojis. Que ce soit par les internautes ou les marques. En conséquence, le fait d’envoyer un message à un supérieur, ou un client, avec un emoji ou un smiley n’est plus aussi mal vu qu’auparavant. Ils ne représentent donc plus l’apanage des ados. Au contraire, ils sont désormais très appréciés. C’est pourquoi en 2017, le terme emoji fait officiellement son entrée dans le dictionnaire Le Petit Robert.
Par ailleurs, nous constatons un essor des emojis dans le contexte professionnel. Selon une étude menée pour Slack, 75% des personnes interrogées utilisent des emojis dans leurs échanges professionnels, un chiffre qui monte à 85% chez les moins de 35 ans. Et 68% d’entre eux affirment les utiliser en réaction aux messages de leurs collègues. En ce sens, 71% des interrogés trouvent que les emojis permettent de créer du lien et de renforcer la proximité avec les collaborateurs. Sans oublier que 63% considèrent qu’ils rendent les échanges professionnels plus simples, agréables et productifs.
Est-ce bien d’utiliser autant les emojis ?
Avec de nouvelles mises à jour Unicode en permanence, le nombre d’emojis ne cesse de croître. Afin de satisfaire tout le monde. Sans représenter pour autant une menace pour la langue française, les emojis mettent surtout en perspective les émotions ressenties par les personnes. Il n’y a pas à craindre que « Je suis content » soit remplacé par un emoji. Les deux s’enrichissent mutuellement. Ainsi, 4,6 % des messages échangés sur Internet contiennent au moins un émoji.
Toutefois, certains emojis sont à préférer à d’autres. Certains émojis sont globalement plus populaires que d’autres et sont utilisés dans un grand nombre de pays. Car l’usage des emojis renseigne fortement sur l’identité des utilisateurs d’internet. Selon une étude publiée dans la revue Trends in Cognitive Sciences, des psychologues expliquent que les emojis jouent désormais le même rôle que les signaux non verbaux tels que les expressions faciales ou les gestes de la main.
En constance évolution, l’histoire des emojis reste passionnante. S’adaptant à l’air du temps et à l’évolution des mentalités. Ainsi, il est essentiel de ne pas oublier leur réelle portée politique. Puisque les entreprises qui les gèrent sont notamment Facebook, Microsoft, IBM, Google ou encore Apple. Avec 4 réunions par an, les méthodes de prises de décisions restent aujourd’hui encore obscures pour le grand public.
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