Révélé au grand public fin novembre 2022, le système d’intelligence artificielle ChatGPT offert par OpenAI, a impressionné le monde entier. Cet agent conversationnel dopé à l’intelligence artificielle (IA) écrit tout type de contenus : des dissertations, des lettres de motivation, des poèmes, des conseils financiers, etc. Au-delà de sa très grande popularité, ChatGPT soulève de multiples enjeux. Petit tour d’horizon sur cette technologie dite révolutionnaire qui fait aujourd’hui beaucoup de bruits.
ChatGPT : Qu’est-ce que c’est ?
ChatGPT est un prototype d’agent conversationnel utilisant l’intelligence artificiel. Cette technologie spécialisée dans le dialogue est développée par OpenAI. Elle est améliorée en continu grâce à l’utilisation de techniques d’apprentissage supervisé et d’apprentissage par renforcement. L’objectif étant d’améliorer toujours plus les performances du logiciel.
Initialement lancé avec une version gratuite et non connectée à internet, ChatGPT a bénéficié, dès son lancement, d’une large exposition médiatique. Avec 1 million d’utilisateurs en seulement cinq jours après son lancement ! L’accueil global de cette technologie reste encore aujourd’hui globalement positif… bien qu’elle suscite également des inquiétudes : plagiats, suppressions d’emplois dans certains secteurs, etc.
Les enjeux : Le droit d'auteur vs. ChatGPT
L’un des enjeux que soulève ChatGPT réside dans la protection du droit d’auteur. Cet enjeu s’inscrit dans une problématique inhérente à ce qu’il crée via les œuvres dont il s’inspire ou qu’il reproduit. Afin de produire tout type de contenu sur commande, ChatGPT a dû s’entraîner en amont à partir d’une multitude de données diverses et variées. Aussi existe-t-il des débats vis-à-vis du respect des droits d’auteur existants.
L’une des meilleures manières de déterminer si une reproduction émise par ChatGPT représente une production substantielle d’une œuvre source, consiste à analyser les 5 critères établis au préalable par la Cour Suprême du Canada dans Cinar Corporation c. Robinson :
- La qualité et la quantité des parties plagiées
- La gravité de l’atteinte
- L’éventuelle protection du document source par le droit d’auteur
- Les fins auxquelles le document est plagié
- Le plagiat à l’identique ou comparable à l’auteur originel du document plagié
A savoir que la jurisprudence exige que l’œuvre soit « originale » pour bénéficier de la protection par le droit d’auteur. Ce qui est rempli à condition que l’auteur de l’œuvre ait pu exprimer son esprit créateur pour aboutir à un résultat constituant une création intellectuelle. Dès lors, tout créateur qui s’aide de ChatGPT doit divulguer son rôle dans la création du contenu.
Les enjeux : La fiabilité de ChatGPT
Parmi les enjeux, se trouve celui de l’impossibilité prépondérante de connaître les sources des informations données par l’outil. Car si OpenAI a tendance à rester silencieux sur les données qui ont servies à entraîner son modèle, il reste fort à parier que l’entreprise s’est fournie en ligne. A savoir l’endroit où le contenu s’amasse sans cesse et gratuitement.
C’est donc un outil pertinent et utile, mais qui ne garantit en rien la véracité des informations fournies. Pour autant, il faut rester conscient que, parmi les données du web, il existe autant de choses vraies que fausses. Sans oublier, qu’à la valeur de l’information s’ajoutent également tous les biais classiques, le racisme, le sexisme, etc. Même modérés, ces biais se retrouvent dans énormément, voire tous les contenus en ligne.
Malgré l’ampleur des questions soulevées par ce débat, il faut donc garder en tête que ChatGPT n’est pas voué à donner la meilleure réponse, ni la plus précise en matière de faits. Mais bien de donner la réponse la plus plausible à trouver sur Internet. Ainsi, étant donné son fonctionnement purement statistique, c’est un outil à utiliser avec parcimonie.
Les enjeux : La propagation rapide de la désinformation
L’outil ChatGPT pourrait engendrer la prolifération vitesse grand V de fake news. Une startup spécialisée dans la lutte contre les fakes news, Newsguard, a conduit une étude sur ChatGPT pour mesurer sa capacité à produire des infox. Pour ce faire, elle lui a soumis une série de questions fondées sur 100 faux récits qui circulent en ligne, antérieurs à 2021. Les résultats sont sans appel : les informations fausses et trompeuses dans 80% des cas.
Sans oublier que les réponses sont différentes en fonction de comment sont posées les questions. Et c’est ce qui inquiète encore plus les spécialistes. Ils prônent la mise en place de mesures pour pallier ce problème-là. A l’inverse d’une personne ayant enquêté, réfléchi, travaillé au sens et à la qualité de l’information fournie, un robot ne fait que calculer la probabilité que le texte soit cohérent, sans avoir aucune notion du sens que celui-ci produit.
Si ChatGPT peut faire peur, tout l’enjeu réside dans la sensibilisation du public pour un meilleur usage de l »outil. Outre les poèmes, recettes ou courriels, ce sont les questions scientifiques, médicales ou très spécifiques et complexes auxquelles il faut donc faire attention. L’important étant de ne pas se fier à sa réponse, mais de la recouper avec une source fiable.
Quel futur se profile pour ChatGPT et l’intelligence conversationnelle ?
Depuis janvier 2023, ChatGPT a largement dépassé les 100 millions de comptes enregistrés. Et ce, seulement deux mois après son lancement ! C’est aujourd’hui l’application ayant la croissance la plus rapide à ce jour. A savoir que les utilisateurs ont des profils très variés : étudiants, enseignants, développeurs, professionnels de tous secteurs, etc.
Étant donné les nombreuses perspectives d’un tel outil, le président de Microsoft a annoncé, en février 2023, un partenariat entre Microsoft et Open Ai. Mais nombre de problèmes restent à régler : la question de l’entraînement du bot, la question des droits d’auteur, la question des droits d’auteur de ce qui est produit par ChatGPT, la question de la validité des sources, etc.
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